Un lieu de formation doit pouvoir offrir à l’ensemble de ses actrices et ses acteurs — et avant tout aux étudiant.e.s — les conditions d’un apprentissage serein, en toute sécurité, conformément aux principes républicains de liberté, d’égalité, de fraternité/sororité et de laïcité.
Les discriminations, quelles que soient leurs causes, leurs formes ou leurs modalités, non seulement constituent une injustice intolérable et une violation de la loi, mais de plus elles fragilisent les victimes et les affectent jusque dans l’estime et l’image qu’elles ont d’elles-mêmes.
Elles altèrent leur confiance en elles, en leur avenir, en leurs aptitudes individuelles, mais aussi en l’institution elle-même comme en la société tout entière dans sa capacité collective à apporter soutien et solidarité aux individus sans distinction. Les effets des discriminations peuvent être d’autant plus profonds et dévastateurs que leurs causes sont méconnues ou refoulées, par malveillance, ignorance, ou instinct de défense.
Apprendre à identifier et reconnaître un acte de discrimination, à pouvoir le qualifier juridiquement ; apprendre à réagir à cette discrimination — en tant que victime, témoin ou même auteur potentiel en prenant conscience des limites de ce qui est acceptable ou inacceptable —, en connaissant les différentes formes de recours, de dispositifs de prévention et/ou de remédiation : tout cela constitue une condition de la confiance, nécessairement réciproque, en soi et en autrui, qui est à la racine de l’acte de transmission.
Dans un contexte de repolitisation des VHSS — mouvement #metoo —, la révélation de situations particulièrement graves, longtemps dissimulées, dans le monde de la culture (cinéma, théâtre…) et dans certains établissements d’enseignement supérieur sous tutelle du ministère de la culture (écoles d’art, de design, d’architecture), a mis en évidence un problème d’ordre structurel, auquel le dispositif mis en place à l’ENSAD Dijon vise à répondre.