Histoire
L’École nationale supérieure d’art et design de Dijon est la plus ancienne des sept écoles nationales en région.
De l’École de dessin à l’École Nationale des Beaux-Arts de Dijon
En 1765, une première tentative de création d’une École de dessin fut entreprise par François Devosge, artiste peintre originaire de Gray, dans son petit appartement de la rue du Chanoine, l’actuelle rue Jeannin de Dijon. Cette première école de dessin aurait eu pour prémices des séances hebdomadaires d’artistes réunis « pour se procurer des modèles et perfectionner leurs études de dessin ».
En 1766, l’École de dessin, gratuite et ouverte à tous, recensait quatre-vingt élèves, qui suivaient des cours dans une salle louée. Cette petite institution dynamique attira l’attention des élus qui approuvèrent le projet porté par François Devosge. L’École des Beaux-Arts de Dijon put officiellement ouvrir ses portes le 22 décembre 1766.
En 1768, l’école comptait 164 élèves répartis dans six classes différentes : dessin d’après nature, sculpture, dessin ou modelage d’après la bosse, sculpture d’ornement, dessin de la figure et dessin d’ornement.
Le 1er mai 1802, l’école s’érigeait en École Nationale des Beaux-Arts, classée parmi les écoles spéciales des arts du dessin de l’État. À cette date, l’école comptait 177 élèves pour seulement deux professeurs : François Devosge et son fils Anatole. François Devosge dirigea l’école jusqu’à sa mort en 1811.
L’ancien palais abbatial Saint-Bénigne
Le site actuel de l’école nationale supérieure d’art et design et la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon se situent au sein de l’ancienne abbaye bénédictine fondée au IXe siècle. Édifiée autour de l’an mil sous l’impulsion du moine Guillaume de Volpiano, l’église romane Saint-Bénigne était reliée à une rotonde à trois niveaux dédiée à la Vierge. Si les vicissitudes du temps n’ont pas épargné l’église, entièrement rebâtie au XIIIe siècle, la rotonde a survécu jusqu’à la Révolution lorsque, jugée en mauvais état, elle est démolie. Au XIXe siècle, le niveau inférieur est redécouvert et restauré lors de la construction de la sacristie par l’architecte Jean-Philippe Suisse. Les vestiges de la rotonde, accessibles depuis l’intérieur de la cathédrale, sont conservés sous la cour de l’ENSAD et sous la sacristie.
En 1910, à la suite de la loi de séparation de l’Église et de l’État, l’usage de l’ancien palais abbatial de Saint-Bénigne est retiré au clergé et affecté au département de l’Instruction publique. En 1920, l’école nationale des Beaux-Arts, précédemment établie dans le palais des États y est transférée. Ce bâtiment qui date en partie du XVIIIe siècle a été construit à l’origine pour loger les moines de l’abbaye de Saint-Bénigne.
Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 8 janvier 1996. Son jardin, contigu à l’ancien dortoir des Bénédictins est quant à lui classé monument historique depuis le 2 février 1924.